mercredi 4 février 2015


Richard Matheson

Richard Matheson, écrivain scénariste américain est né en 1926. Il a une prédilection pour la science-fiction et l’épouvante.
Ses deux premiers romans, L’Homme qui rétrécit et Je suis une légende sont devenus des classiques, plusieurs fois adaptés au cinéma. Tous deux montrent le comportement d’un être isolé confronté à une fatalité qu’il désire plus ou moins empêcher. Richard Matheson est aussi l’auteur de quelque 200 nouvelles, essentiellement autour des genres du suspense et du fantastique. 
Scénariste, il a adapté plusieurs de ses textes au cinéma. C’est le cas de l’Homme qui rétrécit. Il a aussi rédigé des scénarii pour les séries de science-fiction, La Quatrième Dimension et Star Trek.
Trois de ses enfants sont aussi écrivains et scénaristes.


L'homme qui rétrécit / Richard Matheson ; trad. de l'américain par Jacques Chambon. - Gallimard, 2003, 2005. - 271 p.. - (Folio. SF)
Trad. de : " The Incredible Shrinking Man. ".

Ce roman a été adapté au cinéma :
L'Homme qui rétrécit = Incredible shrinking man / un film de Jack Arnold ; scénario de Richard Matheson ; avec Grant Williams et Randy Stuart. - Universal, 1957. - 1 vidéo VHS, 80 min : noir et blanc, V.O. sous titrée.

Le roman parait en 1956. Il retrace l’histoire de Scott Carey, cet homme qui rétrécit. Celui-ci s’est retrouvé exposé successivement, à quelques mois d’intervalle à un pesticide et à un nuage radioactif, ce qui a pour conséquence de le faire rapetisser d’un septième de pouce par jour, tout en conservant ses proportions et son identité. L’action se déroule alors qu’il se trouve prisonnier de la cave de sa maison où il est tombé alors qu’il faisait dix-huit centimètres. Les semaines ont passé, sans que sa femme ne le retrouve. Il vit ce qui lui semble être sa dernière semaine. Il fait moins d’1 cm ½. Il est persuadé qu’il va disparaître dans les jours à venir. Tout en luttant pour sa survie, en cherchant chaque jour de la nourriture (pain rassi, boîte de gâteaux abandonnée là), un endroit chaud et sûr pour passer la nuit (sur un lit-éponge sous le chauffe-eau), en affrontant les dangers (une araignée devenue aussi grosse que lui, une fuite d’eau), il revit des épisodes marquants de sa descente aux enfers… Rien en effet ne lui a été épargné : outre les séjours dans un centre de recherche médicale où on lui fait vainement une batterie de tests, il souffre du regard des autres : sa femme qui au fur et à mesure de son rétrécissement ne le traite plus comme un adulte, sa fille qui n’accepte plus son autorité, l’automobiliste alcoolisé qui le prend en stop et le prenant pour un enfant de 12 ans tente de l’enlever, des adolescents qui le martyrisent, sans parler des soucis financiers qui l’acculent à accepter de témoigner dans les médias et d’écrire un livre, des dangers que représentent le chat de la maison, les insectes…
Matheson démontre malheureusement ici que le physique est la base de toute relation humaine, en termes d'amour, d'autorité, de respect... Scott Carey ne se laisse néanmoins pas abattre, finit par accepter sa condition et apprécier de pouvoir découvrir au fur et à mesure de son rétrécissement un monde, un environnement différent…


« Je suis une légende » in Légendes de la nuit / Richard Matheson. – Denoël, 2003. – pp. 7-163

Dans ce deuxième roman, Matheson décrit une autre situation de solitude :
-       Dans Je suis une légende, Robert Neville est le dernier survivant d'une pandémie, contre laquelle il est immunisé, suite à une morsure de chauve-souris. Cette épidémie est causée par un bacille qui transforme les gens en êtres décharnés et cannibales, trop sensibles aux UV pour survivre à la lumière du soleil. Neville tient tête, depuis trois ans, à cette nouvelle espèce parmi laquelle se trouvent ses anciens amis et voisins devenus des zombies nocturnes et sauvages. Il vit dans une maison barricadée, fortifiée contre les attaques nocturnes, ne sort que pendant la journée pour consolider son refuge, partir à la recherche de produits de première nécessité et éliminer les êtres contaminés, puis se retire chez lui à la tombée de la nuit pour survivre. Comme Scott Carey dans L’homme qui rétrécit, Robert Neville revit sa descente aux enfers, se remémore certains épisodes qui ont jalonnés celle-ci : la mort de sa fille, la maladie de sa femme, les découvertes auxquelles il a abouti sur la pandémie…
Dans les deux romans, le héros se bat pour survivre contre des êtres ou une situation qui menacent physiquement sa survie – une araignée devenue gigantesque ou une inondation dans le premier, des vampires dans le second -. Il doit batailler aussi contre ses propres états d’âme, et ne pas succomber à la lassitude, au désespoir de la situation. Plus que les faits eux-mêmes, ce qui semble intéresser Richard Matheson, ce sont les sentiments éprouvés par ces deux êtres confrontés à des situations extrêmes : rage, espoir, déceptions… Dans les deux cas, l’instinct de survie est très fort…



Lus en janvier 2013

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